Cette revue est née d'un travail collectif, où en tant qu'étudiants en Didactique Visuelle, nous nous sommes confrontés à la notion d’attention, en l'investiguant dans ses sens multiples et dans son contexte contemporain.
« L’attention est la prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou d’une suite de pensées parmi plusieurs qui semblent possibles […] Elle implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres »
Cette définition classique de l’attention, nous la devons à William James, un psychologue et philosophe considéré comme le fondateur de la psychologie américaine, qui la publie dans son livre The Principles of Psychology. C’était en 1890, aux États-Unis, pendant cette décennie marquée par un ralentissement économique important et de nombreuses grèves ouvrières. Aujourd’hui, les effets observés de l’utilisation quotidienne des nouvelles technologies ont mis l’attention sur le devant de la scène. Les médias populaires et les chercheurs s’inquiètent et se questionnent sur le rapport qu’entretient la jeunesse avec les écrans.
Nous, générations Y, Z et Alpha, qui avons grandi avec le numérique, bercés par les sonneries de smartphone et les clics de souris, nous interrogeons les idées reçues et les inquiétudes qui montent à notre égard. Comment notre quotidien est-il influencé par notre système attentionnel ? Au-delà des écrans, quelles sphères de la vie insoupçonnées sont infiltrées par l’attention, ses mécanismes et son exploitation ? Le propos de ce numéro de Mire est de montrer, en s’appuyant sur des témoignages et des recherches théoriques, les manières dont l’attention se lie à de multiples facettes de notre société contemporaine : à nos modes de consommation de contenus audiovisuels, aux écrans qui les transmettent, aux troubles psychologiques et psychiatriques et à leur diagnostic, mais aussi à des problématiques corporelles, à des questionnements spirituels et politiques.