En France, l’artificialisation des sols progresse. Tous les 7 à 10 ans, la superficie d’un département moyen est bétonnée. Entre 2006 et 2015, notre pays a perdu un demi-million d’hectares de terres agricoles et d’espaces naturels — l’équivalent de la Creuse ou de l’Ardèche —, à jamais irrécupérables.   écrit Laurie Debove, dans la revue La Relève et La Peste. Cette citation a été le point de départ de mon projet de diplôme. Je me souviens qu’à sa lecture, j’ai eu envie de la crier sur tous les toits et de participer à la marche du climat. Il faut savoir que la déforestation, l’artificialisation des terres agricoles et la destruction des zones naturelles ne se passent pas forcément au Brésil, ni dans un pays à l’autre bout du monde, mais aussi chez nous, en France. Entre 2008 et 2021, sur 13 842 espèces évaluées, 2 430 (soit 17,6%) sont menacées de disparition, et 187 espèces ont disparu définitivement des territoires français, dont certaines au niveau mondial (UICN, 2021). Le constat est alarmant : nos forêts se détruisent et nos océans se vident, sans que nous puissions réagir et mesurer notre impact. Dans ce contexte d’urgence climatique, il me paraît important de transmettre des clés et des connaissances nécessaires à la préservation de ce qui reste. Comme on protège plus facilement ce qu’on connaît que ce dont on n’a pas conscience, informer est le point de départ avant d’amorcer des actions. La plupart des gens étant déjà au courant, dans les grandes lignes, des répercussions de ce désastre climatique et environnemental,
il ne m’a pas paru nécessaire de rappeler au sein de mon travail ce que le lecteur sait déjà, mais plutôt de lui permettre d’approfondir ses connaissances. C’est dans cette optique de transmission des savoirs et de volonté de sensibilisation que j’ai commencé mon projet. En effet, suite à la lecture de nombreuses études scientifiques et d’articles d’actualité, j’ai voulu rendre ces données plus accessibles au public. Ma problématique a donc été la suivante : « Comment faire prendre conscience aux lecteurs de leurs impacts quotidiens sur la biodiversité et l’environnement ? »  Je me suis concentrée tout d’abord sur la notion d’interdépendance, pour que le lecteur se sente concerné par ce qui lui est proposé, et qu’il constate par lui-même les dégradations réalisées dans son environnement. J'ai créé un leporello illustrant les écrits de Baptiste Morizot, extraits de son livre "Manières d'être vivant". J’ai ensuite travaillé sur les espèces qui disparaissent de France, en les listant et en créant une plateforme permettant de mieux les connaître. Enfin, je me suis intéressée aux raisons qui causent leur disparition, et aux façons de réduire ou de changer les choses, en interrogeant le lecteur sur les pratiques actuelles, pour lui donner envie d’entamer des actions. Par ces projets, j’aimerais que les personnes qui l’expérimentent puissent comprendre qu’elles font partie de l’environnement, et que détruire ce qu’il y a autour de nous revient, à long terme, à nous détruire nous-même.
Impression numérique, leporello, 29*135cm.
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